Une amie étonnée me demande mais pourquoi partages tu autant ton expertise ? Déjà merci à elle de me reconnaître une expertise, c’est gentil voici ma réponse

Le savoir ne repose pas dans des textes mais dans ce que nous sommes intrinsèquement dans le monde  et qui est accepté par les autres. Le savoir est autre chose qu’un stock appropriable, c’est un flux qui circule. Mon expertise est relation partagée aux autres. Si les autres m’acceptent comme expert je le suis, sinon je ne le suis pas

Mon savoir se tient dans ma posture, le plus souvent dans mes faiblesses et mes doutes, car c’est grâce à eux que je suis en capacité d’écouter ce que je ne sais pas bien faire pour de vrai

Le savoir  est lié à un contexte. Dans ma propre institution, il m’arrive d’être incompris ou maladroit. Cela m’oblige à creuser et à mieux comprendre pour me faire comprendre.

Mon savoir dépend de la qualité des questions que je reçois ou que je vais chercher. Sans question, il n’y a pas de stimulation, pas de réponse avisée possible.

Mon savoir c’est surtout l’affection que m’accordent les autres. C’est un moteur tellement puissant que je n’ai pas envie de les décevoir, je fais du mieux que je peux pour leur répondre.

C’est pourquoi tout ce que j’écris, tout ce que je pense  je le met sur mon blog. Je ne suis pas réduit à être un livre savant ou un paquet de définitions érudites. Ce n’est pas parce que j’ai lu et étudié les textes de  Carl Rogers ou John Dewey que je leur arrive à la cheville. Il m’inspire et c’est déjà bien. Après il faut pratiquer beaucoup.

Le savoir est fait de dons car je me dis qu’il y aura bien un contre don quelque part.

Je garde en tête l’idée que tout ce que je reçois je dois le redonner.

Toute parole reçue et non redonnée est un vol auraient dit les compagnons du devoir.

Denis Cristol